mercredi 16 mars 2011

Stéphane Hessel, Indignez-vous !

Littérature et respectabilité.
Éric Bonnargent

À André-Jean Nestor.

Franz Xaver Messerschmidt, Le Nigaud
Stéphane Hessel est un homme respectable. Ancien de la Résistance, déporté et plusieurs fois évadé, Stéphane Hessel, aujourd’hui âgé de 93 ans, a ensuite fait carrière dans la diplomatie, notamment à l’ONU où il travailla à la rédaction de La Déclaration universelle des droits de l’homme. Toujours bien costumé et bien cravaté, il suffit de le voir sourire béatement et de l’entendre s’adresser avec une politesse au charme suranné à ses interlocuteurs pour éprouver envers lui de la sympathie. Quand on le contredit, Stéphane Hessel répond avec une telle douceur que ses contradicteurs en sont désarmés. Comment se montrer agressif et même insistant avec un homme si délicat ? Stéphane Hessel est un homme bien.
Tout cela me semblait suspect et m’a détourné de nombreux mois de la lecture d’Indignez-vous ! que les médias et une grande partie de la population considèrent comme un pamphlet salutaire. À ce jour, 1 500 000 exemplaires ont été vendus et Stéphane Hessel vient de publier un nouvel opuscule sous formes d’entretiens : Engagez-vous ! Tant d’impératifs moraux, tant de lecteurs… j’ai cédé mes trois euros en oubliant momentanément que le brave homme rivalise dans les palmarès avec Le Guide Michelin et Harlan Coben alors que les Éditions Quidam se trouvent en difficulté financière parce qu’elles ont osé publier un chef-d’œuvre coûteux, le livre-boîte de Brian Stanley Johnson, Les Malchanceux, qui, bien évidemment, lui, ne s’est pas vendu.

Qu’ai-je trouvé dans Indignez-vous ! ? Rien. Absolument rien. Tout d’abord, cet ouvrage n’est pas un livre, mais un fascicule d’une trentaine de pages agrafées entre elles. Ensuite, si l’on ôte les pages de garde, les notes et la postface biographique, il ne reste que quatorze pages qui n’ont entre elles aucune unité, les différents paragraphes n’ayant la plupart du temps aucun lien entre eux.
Stéphane Hessel présente son projet en rappelant son âge, comme si celui-ci pouvait lui donner une légitimité. Si c’était le cas, il faudrait que les auteurs d’une quarantaine ou d’une cinquantaine d’années s’excusent d’écrire à un âge aussi indécent…
Il commence par un triste constat : les grands principes du Conseil de la Résistance et du Gouvernement provisoire de la République sont aujourd’hui remis en cause et la démocratie est donc en danger. Soit. Stéphane Hessel l’affirme sans se livrer à la moindre analyse, sans même envisager l’absurdité qu’il y a à comparer deux époques aussi éloignées dans le temps. L’affirmation est fédératrice : les sympathisants de gauche et les réactionnaires à la petite semaine qui estiment que « c’était mieux avant » applaudissent. À vrai dire, une raison à cette décadence est invoquée dans l’article suivant : la situation est catastrophique à cause de « l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie ». À l’Ouest rien de nouveau et l’indignation molle que ce type d’affirmation suscite me rappelle celle que l’on peut éprouver lorsque l’on écoute Isabelle Giordano sur France Inter : la finance, c’est mal. Comme les O.G.M. Comme les pesticides. Comme l’industrie pharmaceutique. Comme le cancer. À l’absence d’analyse correspond une absence de réponse : il n’y a qu’une chose à faire : s’indigner ! Mais s’indigner comment ? En votant pour Marine Le Pen ? En votant pour Jean-Luc Mélenchon ? L’indignation à laquelle invite Stéphane Hessel est dangereuse parce qu’elle n’est pas argumentée. Les populismes de droite et de gauche n’ont pas d’autres leitmotivs : eux aussi en appellent à l’indignation.
Sans percevoir la contradiction qu’il y a à dénigrer le présent à partir du passé, Stéphane Hessel justifie son optimisme par son admiration pour Hegel dont il résume la pensée de manière simpliste en écrivant : « L’histoire des sociétés progresse, et au bout, l’homme ayant atteint sa liberté complète, nous avons l’État démocratique dans sa forme idéale. » Je ne sais pas si Stéphane Hessel tente ensuite d’argumenter ou s’il écrit par associations d’idées, mais il prend comme contre-exemple à son optimisme, le cas de Walter Benjamin dont le suicide en 1940 à l’âge de 48 ans prouverait qu’il ne vaut mieux pas être trop pessimiste si l’on veut vivre longtemps… Sans que l’on sache pourquoi, Stéphane Hessel dénonce ensuite l’écart sans cesse grandissant entre les plus pauvres et les plus riches et fait une apologie des Droits de l’homme. Là encore, ce sont des affirmations tièdement humanistes auxquelles il n’y a rien à redire puisqu’il n’y a aucune argumentation.[1] Sans transition, Stéphane Hessel consacre ensuite quelques lignes au problème palestinien. Si, jusqu’alors, le propos était gentiment naïf, notre Petit Prince de 93 ans sombre alors dans le ridicule. Les positions de l’État israélien vis-à-vis de la Palestine sont évidemment critiquables, mais le sujet est trop sérieux pour se contenter de lieux communs et d’affirmations bisounoursiennes. Israël est un méchant État, nous fait comprendre Stéphane Hessel, un État fasciste :

« Que les Juifs puissent perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre, c’est insupportable. »

Le raccourci et la généralisation sont inquiétants, mais Stéphane Hessel va plus loin dans la caricature puisqu’il affirme que le Hamas « n’a pas pu éviter que des rockets soient envoyées sur les villes israéliennes en réponse à la situation d’isolement et de blocus dans laquelle se trouvent les Gazaouis. » Il faudrait plaindre les dirigeants du Hamas dont la politique serait, selon Stéphane Hessel, desservie par le terrorisme, d’ailleurs étrangement réduit aux tirs de rockets sur Israël et qui, grâce à cette réduction, est défini comme « une forme d’exaspération. » Les responsables de ces tirs ne sont donc que de pauvres Gazaouis exaspérés… L’exaspération rend « naturelle » l’utilisation de lance-roquettes. Ma voisine m’exaspère, je vais lui donner mon exemplaire d’Indignez-vous ! qu’elle sache à quoi s’attendre… Stéphane Hessel n’écrit pas que la violence est acceptable, mais qu’elle est compréhensible et conclut avec une formule qui, à défaut d’avoir du sens, est bien élégante :

« Il ne faudrait pas ex-aspérer, il faudrait es-pérer. »

Amen. Ne nous inquiétons pas pour autant : Stéphane Hessel comprend les rockets incontrôlées du Hamas, mais, dans l’article suivant, il prône soudainement la non-violence. Amis Palestiniens, indignez-vous, mais suivez plutôt l’exemple « d’un Mandela, d’un Martin Luther King » (mais où est passé Gandhi ?) car « la violence tourne le dos à l’espoir »… Face à tant de mièvrerie, de deux choses l’une : ou bien vous savez lire et vous êtes exaspéré ou bien vous ne savez pas lire et vous sortez vos Kleenex. Dans un dernier temps, Stéphane Hessel nous invite à « une insurrection pacifique » car l’état désastreux du monde, dont sont responsables « la présidence de George Bush, le 11 septembre, et […] cette intervention militaire en Irak (sic) », est inacceptable…

Qu’est-ce qu’Indignez-vous !? Un symptôme, celui du grand mal de notre temps : la paresse intellectuelle. Pourquoi ce livre connaît-il un si grand succès ? Parce que son contenu est insignifiant et donc accessible. Ce sont de petites indignations superficielles et bien-pensantes que propose Stéphane Hessel. Le penchant moderne pour la facilité est satisfait et des centaines de milliers de personnes peuvent prétendre avoir lu un terrible pamphlet contre la modernité. Qu’est-ce que ces personnes vont retenir de ces quelques feuillets ? Le titre. Le contenu n’a aucun intérêt. La clé du succès de ce texte réside dans son titre en forme de slogan publicitaire. Un prétendu sens à la portée de tous. La lecture est un art qui exige du temps et des efforts ; peu nombreux sont ceux qui peuvent encore se permettre cela. Se ranger derrière un impératif est tellement plus pratique. Le point d’exclamation comme mot d’ordre. Quatorze pages, donc quatorze minutes d’attention pour le lecteur, une vingtaine, tout au plus. Voilà qui n’est pas cher payé pour se dire que l’on est un intellectuel et qu’on a lu, « moi aussi ! »,  « trop bien ! », le live dont tout le monde parle. Dans 2666 qui, bien que tout juste sorti en collection de poche ne connaitra jamais le même succès qu’Indignez-vous !, Roberto Bolaño écrivait que « même les pharmaciens cultivés ne se risquent plus aux grandes œuvres, imparfaites torrentielles, celles qui ouvrent des chemins dans l’inconnu. » Le temps des explorations intellectuelles est terminé, il s’agit de rester passif derrière son écran, suivre ses amis qui ne peuvent s’exprimer qu’à l’aide de 420 caractères sur Facebook ou de 140 sur Twitter.  Il n'est donc pas étonnant que quatorze misérables pages aient tant de succès. Notre culture est celle du moindre effort de l’intelligence. La culture se consomme comme des hamburgers, rapidement et sans effort. Les nourritures spirituelles ressemblent de plus en plus aux nourritures terrestres, elles sont tout aussi insipides : McDonald’s rules the world.
Alors, même si Stéphane Hessel a de belles intentions, même s’il se dit de gauche tout en ouvrant la voie à tous les populismes, je préfère retourner lire Richard Millet et Philippe Muray dont je suis pourtant idéologiquement éloigné, mais eux au moins ont quelque chose à dire, aussi dérangeant cela soit-il. Non, décidément, la respectabilité n’a rien à voir avec la littérature.





Stéphane Hessel, Indignez-vous ! Éditions Indigène. 3 €



[1] De Karl Marx (La Question juive) à Michel Villey (Le Droit et les droits de l’homme), il y aurait pourtant beaucoup à dire sur cette question, mais La Déclaration des droits de l’homme est aujourd’hui une idole qu’il n’est pas permis de discuter.

14 commentaires:

  1. Ah ben voilà... Ben cuit le Mc Do ! Quand tu dis que ce n'est pas un livre, tu as tout dit ! Et quand tu dis que c'est un symptôme, tu dis mieux encore. Ce que tu oublies -pardon- c'est le rôle des médias "dominants" dans l'histoire.

    Qui donc, a montré le bout d'un doigt en le confondant avec la lune ? Qui a monté en épingle comminatoire,un articulet digne des pages Rebonds de Libé ? Les journaleux... les France-intériens-bien-pensants tout en premier ! Qu'y a-t-il de plus fainéant, de plus rétif à l'étude, à la durée comme à la pensée qu'un journaliste audiovisuel ?

    J'ai été frappé, en parlant de cela avec un journaliste-télé-local qui avait "bien sûr", interviewé S. H et le trouvait formigénial... Non seulement il n'avait pas lu la référence à W. Benjamin via son père, mais il n'avait même pas vu qu'il y avait une image, dans le livre.Une image... Mort de rire non ? Il n'avait, en effet, retenu que le titre. Le succès, c'est le titre. Un titre d'éditeur,évidemment!

    Au reste, sans ce succès, tu n'en aurais jamais parlé...

    Salut & fraternité,

    A. G

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  2. La voix de Walter Benjamin retrouvée (peut-être...) dans un document sonore et Stéphane Hessel qui traduit, commente et renvoie à son impression d'enfant face à W, j'ai aimé ce moment, transportée dans un autre monde.

    Les médias ont une responsabilité et les politiques récupèrent, c'est exactement ce que nous sommes en train de vivre avec la menace nucléaire pourtant prévisible depuis longtemps. Bernard Stiegler dans -Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue : de la pharmacologie- écrit : s'adapter à la bêtise, c'est renoncer à la noèse. Notre monde s'adapte à la bêtise, des morts, après on nous demande de faire "un travail de deuil" expression du dégueulis Capital.

    Petrus Borel avait déjà tout dit : La cansoun de l'agneau blanc ou un récit qui n'a pas de dénouement
    Bernard Clesca : Sans adieu

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  3. Rien à voir avec HESSEL ! Après le grand succès d’ HESSEL, il vient de sortir un petit livre, aux mêmes éditions Indigènes, dans la même collection : Ceux qui luttent contre le vent, et cette fois-ci d'une inconnue et qui n'a rien à voir avec INDINEZ VOUS! : LA PRISON RUINÉE de Brigitte BRAMI: 40 pages pour 3 euros. Dans toutes les librairies et aussi sur les sites vendeurs concernés.
    Sylvie Crossman : Brigitte Brami, 46 ans, a passé cinq mois à la maison d’ arrêt des femmes à Fleury-Mérogis. Elle en rapporte ce petit chef d ouvre de pensée et d’ écriture, à contre-courant de tout ce qui s écrit et se dit sur la prison aujourd'hui’ hui, où la littérature retrouve sa force de vérité et d engagement. Nous vous invitons à faire un accueil aussi enthousiaste au livre de Brigitte Brami, La Prison ruinée, qui sera dans toutes les librairies fin février. Un de nos coups de foudre, un petit bijou littéraire, qui vient rappeler que pour nous, l’engagement passe toujours par l’art. (Indigènes Editions).

    Jef TOMBEUR : C’est un texte littéraire, vous dis-je, subjectif. D’autant plus précieux, peut-être.

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  4. Je ne suis pas intelligente et je n'ai pas votre culture. Mais il y a dans cette phrase de votre raisonnement une erreur: "il n’y a qu’une chose à faire : s’indigner ! Mais s’indigner comment ? En votant pour Marine Le Pen ? En votant pour Jean-Luc Mélenchon ?". Cette phrase de votre cru, signe que vous ne vous appuyez uniquement sur les personnes, ou forces intellectuelles déjà en place. Grossière erreur. Si on connaissait le monde entier, chaque personne y compris dans son évolution dans le temps, alors oui, on pourrait être pessimiste.

    Et donc oui, vous me décevez.

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  5. Désolé de vous décevoir, (chère Nina ?), mais vous devriez peut-être lire ces quelques feuillets... J'essaie de dire que l'indignation à laquelle appelle notre vénérable grand-père n'est qu'une indignation vide. Il ne propose ni idées ni personnes (je ne fais aucune grossière erreur, mais vous m'expliquerez quand même ce qu'est une personne ou une force, etc. qui n'est pas "en place" ; j'avoue ne pas comprendre cette expression, et cela malgré ma grande intelligence et ma grande culture) et c'est pourquoi son appel est presque dangereux. D'ailleurs, lors d'une interview sur Canal plus, il affirmait que l'indignation des gens votant pour pour Marine Le Pen était légitime et qu'il vaut mieux s'indigner de cette manière que de ne pas s'indigner du tout. Amicalement.

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  6. Pour ceux qui pourront le lire (;-) un article en anglais (car oui, l'ouvrage est déjà traduit ! Étonnant quand on sait que si peu d'oeuvres littéraires le sont dans les pays anglo-saxons) qui va à peu près dans le même sens :
    http://www.3ammagazine.com/3am/radical-response/

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  7. M.Bonnargent je suis en accord avec la plupart de votre article. Indignez-vous ! n'est pas un grand ouvrage, il est clair qu'avec seulement 3 dizaines de pages on ne peut pas entrer en profondeur dans des sujets si important. Si Stéphane Hessel avait écrit un pavé de 800 pages qui irait jusqu’au bout des problèmes et qui offrirait une nouvelle approche sur ces sujets, (peut-être n'aurait-il pas pu mais admettons) toutes les personnes intelligentes comme vous seraient comblées et vous feriez un article à la gloire de Hessel. Mais le reste de la population n'aurait pas entendu parler ou très peu de cet ouvrage fabuleux. Alors au lieu de parler rien qu'un peu des motifs d'indignation on en aurait pas du tout parler dans les médias et les gens ne seraient pas plus cultivés. Si Hessel a publié cet ouvrage (si on peut le nommer ainsi) c'est justement pour permettre à tout le monde de le comprendre. Je ne pense pas qu'il encourage la paresse intellectuelle dont vous parlez mais plutôt qu'il la combat. Un livre difficile ne sera pas lu alors qu'un livre facile oui. Que choisir dans ces conditions ? On pourrait penser que vous faites le procès de toute notre société à Hessel alors que son but n'est pas du tout de faire une affaire commerciale mais plutôt de cultiver un tant soit peu le peuple. Car ne vous y méprenez pas la plupart du peuple est idiot, il ne réfléchit pas (ou plus) à cause de la société que vous décriez. Ce livre leur a sûrement appris quelque chose et c'est toujours ça de gagner... Il est normal que lire ce livre pour vous doit être ridicule car vous savez déja tout ce dont il est question. Ensuite vous dites qu'il est dangereux et je ne pense pas qu'il le soit. Je ne vois pas en quoi il encourage à voter Le Pen en écrivant ces quelques pages (je ne mettrais pas Melanchon dans le même sac). Je serais curieux de savoir comment voulez-vous cultiver la population. En écrivant que des textes incompréhensibles pour la plupart des gens ?

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  8. M. ou Mme. Anonyme,

    Je vous rappelle que ce que vous nommez un "ouvrage fabuleux" ne fait pas trois dizaines de pages, mais une petit dizaine... Ce n'est guère un ouvrage et le qualifier de fabuleux n'a guère de sens. Si vous êtes d'accord sur l'essentiel de mon propos, je ne comprends pas comment vous pouvez croire que ceux qui ont lu ce texte en sortent plus cultivés... Il n'y a rien à comprendre puisqu'il n'y a pas de contenu consistant. Que peut-on apprendre à lire M. Hessel ? Rien de plus que ce que vous pouvez voir au Journal télévisé ; peut-être moins encore car si, je l'affirme, Indignez-vous ! est presque dangereux : il n'encourage pas à voter pour untel ou untel (vous remarquerez que je ne mets pas Melle Le Pen et M. Mélanchon dans le même sac, je dis simplement qu'il s'agit là de DEUX populismes), mais il affirme clairement qu'il faut s'indigner. Et comme je le notais dans un commentaire plus haut, M. Hessel trouve toute indignation légitime, même les indignations populistes. Il est également dangereux de faire croire qu'Israël est un Etat fasciste, etc. Toute simplification est dangereuse. Bref, M. Hessel ne cultive personne et personne ne sera plus cultivé en refermant son fascicule. Encore une fois, je suis persuadé que les lecteurs de M. Hessel ne retiendront que le titre de ce texte, rien de plus.
    Sachez aussi que ce n'est pas parce que les gens ne lisent que des choses simples que les intellectuels, ceux qui réfléchissent sur le monde, que les écrivains, etc. doivent se mettre à leur niveau. La médiocrité ne doit pas être une norme. La seule manière de cultiver des gens est... de les cultiver !
    Amicalement.

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  9. Il y a quelque chose de gênant dans le dernier commentaire anonyme : celui de nous refaire le coup du peuple imbécile qu'il faut amadouer pour se mettre à son niveau, c'est un discours qui pour le coup est assez populiste et cache mal sa rancœur anti-intellectuels.

    Car d'abord qu'est ce qu'un livre incompréhensible ? Comprend-on toujours complètement les livres que nous lisons ? Personnellement je ne le crois pas, et c'est bien une des raisons pour lesquelles je lis, justement. Pour être surpris, pour être désarçonné, pour buter contre des choses qui m'échappent et qui plus tard peut-être s'éclaireront à la lumière d'autre lectures, rencontres, etc. L'impossibilité de tout comprendre fait partie intégrante de l'expérience esthétique, non ?

    Dire qu'il faut systématiquement simplifier pour s'adresser au "peuple", c'est revenir à cette idée absurde que toute forme d'expression un tant soit peu intellectuelle est "bourgeoise", un truc de nantis, un truc dont les "vrais gens" n'ont que faire. Prétendre savoir à leur place ce dont les gens ont besoin me semble être un peu totalitaire. D'autre part, la simplification idéologique (forcément réductrice) est un des outils qu'ont en commun les populismes de gauches comme de droite.

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  10. quand on a son age et qu'on a passé plus de 50 ans dans les sphères du pouvoir comme S.Hessel et qu'on arrive a donner des conseils en répétant que ce qui a été fait pendant 50 ans est faux !!! Cela indique surtout que ces 14 pages sont surtout un constat d'échec, de se SON échecs .Alors pourquoi le conseil d'un homme qui avait tout en main pour faire au lieu de dire ne l'a pas fait lui même

    Mais dire est tellemnt plus facile que faire ....

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  11. Effectivement un grand merci Blandine pour ce lien d'espaces dans l'espace, un Dubliner(s) que j'apprécie il connaît la rue Vilin à Paris et donc l'œuvre de Georges Perec, numéro 24 (= X) disparu pour des architectures contemporaines en forme de cages à lapins,

    "...la culture, 592 000 tonnes de ciment." "Cassiopée, le grand "W", qui symbolise - quoi ? Qui ?" Pégase, Musca négligée etc. E A

    Et si on portait tous une bague sigillaire avec l'inscription "barrez-vous" qui sous-entend "on a la cervelle aspirée" comme pour dire viendez tous ya d'autres livres par ici et "ya des paroles là-dedans."

    Dans le marais poitevin, il y a des coins verdoyants sur de longues étendues, vous croyez continuer de marcher sur la terre ferme, l'étendue bien verte fait illusion, vous venez en réalité de tomber dans la mare couleur prairie, une traîtrise de la Venise verte.

    Mais qu'est-ce que mon Poitou catholique d'enfance vient faire là-dedans. La foteaSchongauerMartin.

    ! le point d'exclamation pour monsieur cyclopède est une bite monocouille, est-il besoin de le rappeler !

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  12. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  13. Daniel Sibony, psychanalyste

    https://www.youtube.com/watch?v=qqbSxhUKXfA

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