dimanche 29 mai 2011

Semaine André Blanchard





Un jour, peut-être, on dira d'André Blanchard qu'il fut un de nos grands contemporains. L'humain est ainsi fait qu'il lui est souvent difficile de reconnaître parmi les siens celui ou ceux que le temps distinguera. Il est vrai que, aussi discret qu'un fantôme et pourvu d'un tempérament qui effrayerait un maître misanthrope, André Blanchard ne fait rien pour arranger les choses. Pas folle, la guêpe : elle sent  bien qu'elle a tout à gagner à se tenir à bonne distance du sérail ; elle y butinera à son aise.

Perchée sur son mirador de Vesoul, la sentinelle Blanchard observe, non le monde, mais son agitation ; non l'univers infini, plutôt le spasme individuel. Dira-t-on qu'il s'agit pour lui de s'en réjouir ? Non. Il faut savoir rire pour lire jaune. Blanchard n'est pas un féroce. Ou alors, il est le féroce qu'engendrent le dépit, le désolement, ces formes douces du chagrin devant ce qui accable le monde et lui fait oublier, ou négliger, son cheminement vers l'élégance et la hauteur d'âme.

La phrase de Blanchard est toute entière coulée dans un nerf, une physiologie d'humeurs, elle est autant rythme qu'harmonie. Elle mord, tempère, enjambe ou feint de revenir en arrière, elle s'amuse à faire croire qu'elle confond la gifle et la caresse : André Blanchard est assurément un très grand écrivain.

Au menu, donc, cette semaine :
- lundi : Autres directions ;
- mercredi : Pèlerinages ;
- vendredi : un même article évoquant Entre chien et loup et Contrebande.

Tous quatre sont parus aux éditions Le Dilettante.

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