dimanche 3 avril 2011

Semaine Lionel-Edouard Martin - Présentation

Crédits photo : Marc Villemain
La parution du 5ème numéro de L’Arsenal, la revue qu’il dirige, nous fournit l’occasion de revenir cette semaine sur l’œuvre d’un de nos plus grands écrivains et poètes contemporains, Lionel-Édouard Martin. Seront donc évoqués, suivant un ordre chronologique, les livres suivants :

     - lundi : Deuil à Chailly ;
     - mardi : Jours d’été dans le Sud-Ouest ;
     - mercredi : Entretien à propos de son récit Le Tremblement ;
     - jeudi : Vers la Muette ;
     - vendredi : La Vieille au buisson de roses.
    Un mot toutefois de la nouvelle livraison de L’Arsenal, revue qui se fait fort de « publier à l'écart de l'édition universitaire des œuvres littéraires contemporaines inédites. » 

    Aussi peu à l’écoute des modes qu’elle est aux aguets en matière de style, cette revue semestrielle de grande et sobre élégance donne à lire dans ce 5ème numéro autant de poésie que de prose. Elle s’ouvre sur Le Perdu et autres poèmes de Marcel Migozzi, dont maints prix couronnent déjà les vers à l’épure claquante et très suggestive, et sur les univers étranges, presque ésotériques, de Denis Montebello (Galoper ses fantômes). Georges Bonnet nous revient avec Le Chat, à mi-chemin entre la fable et la nouvelle, et son écriture terreuse, impressionniste, très sensible. Dans un registre bien différent, assez angoissant, touffu, taraudé, dont on ne saurait dire s'il appert de visions plutôt urbaines,  végétales ou cosmiques, Arnaud Maïsetti nous fait lire un texte très composé, Aube. Sur un ton plus joueur, plus gouailleur, et d’une tonalité presque polardeuse, Fabrice Pataut évoque Kipling la nuit : lointainement, on pourrait y entendre les réminiscences d’un Faulkner ou d’un Dashiell Hammett qui se seraient mis à l’absurde drolatique. Non sans humour non plus, Pierre Vinclair nous plonge ensuite dans les catégories littéraires, politiques et morales du 19ème siècle, tout au long d’un récit très serré et très soigneux, D’autres bombes – occasion de disserter plaisamment d’anarchie et autre glorieuse histoire, de tailler une bavette avec Mirbeau et de salonner avec Huysmans, Bloy ou Valéry. On lira aussi avec beaucoup d’attention le remarquable texte que donne Catherine Ysmal, La vérité de Monsieur Nestor, texte féminin, dirions-nous si nous n’avions peur de passer pour sexiste, empli de sens, de sensations, d’observations fugaces, d’intériorité déconcertée et de chair contrariée. Retour enfin à la poésie, avec des extraits de Des briques pour l’autel du feu, d’Alessandro Ceni traduit par Valérie Brantôme – et l’on imagine ici la complexité de ce travail, tant la poésie de Ceni est hallucinée, métaphorique et métaphysique. Travail de traduction qu’évoque in fine Pierre Trouiller, qui clôt bellement ce numéro en disant son « désir » que la traduction « d’une œuvre puisse en faire une seconde. »



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