Vendetta
Éric Bonnargent
Michaël Borremans, Weight |
« Couché, il profitait pleinement du moment. La gonzesse du soir était un
peu vieille, la bonne trentaine, il ne pouvait dire, mais elle avait l’air
d’être plus chaude qu’une pucelle inconsciente, sauf qu’elle avait refusé les
chiottes. Elle lui avait même dit que sa chatte était aussi douce et lisse que
celle d’une gamine. » Et les gamines, Toni Vorstein, un gitan, les
aime tellement qu’il en a violé une quelques années auparavant. Ce qu’il ne
sait pas, c’est que la femme qu’il a rencontrée dans une boîte de Marseille où
il fêtait sa libération, n’est autre que la mère de sa victime. Elle sera si
rapide pour lui tirer une balle dans la tête qu’il n’aura pas le temps d’en
prendre conscience.
Comme dans une tragédie grecque, le cycle infernal de la vengeance s’enclenche. C’est en Corse, au pays de la vendetta, dans cette île qui est le « réceptacle de toutes les incompréhensions que l’homme tendait au ciel » que la mère et la fille espèrent échapper au clan Vorstein, à Ivo et Ari, les frères de Toni et à Dolora, leur sœur.
Pour son premier roman, Marie Van Moere, dont l’écriture est aussi rythmée et sauvage que son histoire, conduit ce road movie haletant de main de maître. Petite Louve n’est pas seulement un bon polar dont chaque page est éclaboussée de sang, mais un roman intelligent et maîtrisé. Tout un jeu d’opposition est mis en place. À la famille unie par l’amour que le viol a fait éclater – la mère étant obnubilée par le bien-être de sa fille devenue anorexique alors que le père ne pense plus qu’à prendre du bon temps, répond celle des Gitans, unie par le crime et l’inceste, dont le patriarche est arrivé en France dans de sinistres conditions au cours la seconde guerre mondiale.
D’abord perçue comme un refuge, l’île devient vite une souricière et les deux femmes sont obligées de quitter les grandes villes touristiques pour le maquis. C’est là, où « l’homme grandit autour d’un fusil » qu’elles vont enfin trouver de l’aide, celle d’Orsanto, le baroudeur mystique. Le drame peut alors prendre toute son ampleur…
Comme dans une tragédie grecque, le cycle infernal de la vengeance s’enclenche. C’est en Corse, au pays de la vendetta, dans cette île qui est le « réceptacle de toutes les incompréhensions que l’homme tendait au ciel » que la mère et la fille espèrent échapper au clan Vorstein, à Ivo et Ari, les frères de Toni et à Dolora, leur sœur.
Pour son premier roman, Marie Van Moere, dont l’écriture est aussi rythmée et sauvage que son histoire, conduit ce road movie haletant de main de maître. Petite Louve n’est pas seulement un bon polar dont chaque page est éclaboussée de sang, mais un roman intelligent et maîtrisé. Tout un jeu d’opposition est mis en place. À la famille unie par l’amour que le viol a fait éclater – la mère étant obnubilée par le bien-être de sa fille devenue anorexique alors que le père ne pense plus qu’à prendre du bon temps, répond celle des Gitans, unie par le crime et l’inceste, dont le patriarche est arrivé en France dans de sinistres conditions au cours la seconde guerre mondiale.
D’abord perçue comme un refuge, l’île devient vite une souricière et les deux femmes sont obligées de quitter les grandes villes touristiques pour le maquis. C’est là, où « l’homme grandit autour d’un fusil » qu’elles vont enfin trouver de l’aide, celle d’Orsanto, le baroudeur mystique. Le drame peut alors prendre toute son ampleur…
Article paru dans Le Matricule des Anges. Mars 2014
Petite
Louve
De Marie Van Moere
La Manufacture de Livres. 269 pages. 18
€
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